Mensuel internet des micro et nano aquariums récifaux

édiTo aout 2007

nanoZine numéro 17

Numéro des vacances avant la rentrée... pour une reprise en douceur. Rentrée qui s'annonce prometteuse avec de nouveaux rédacteurs à la clé. Saluons l'arrivée de Grandludo qui commence (fort) une série d'article sur la classification des poissons récifaux et plus particulièrement ceux maintenus en aquarium.

Au sommaire de ce numéro :

  • La systématique et la classification des poissons récifaux - Grandludo
  • Le Mespilla Globulus - N_Dadou
  • Le métabolisme des coraux mous - Vonvon
  • Brève histoire du récif - JLC
Bonne lecture
JLC

PS : Si la rédaction vous tente, lisez le tutorial-blog-collaboratif.blogspot.com

La Systématique et la classification des poissons récifaux

Rubrique : Vivant
Auteur :grandludo
Niveau : Tous

Afin de reconnaître aisément tous les poissons récifaux présents dans les bacs de vente et ceux de nos amis aquariophiles, nous allons aborder un sujet qui semble, aux premiers abords, repoussant et difficile, mais qui, une fois les bases posées, devient surmontable. Avant d’entrer dans le vif du sujet, qui sera la description précise des différentes familles de poissons, nous allons poser ces quelques bases.

La Systématique

Parce qu’il y a des millions d’organismes vivants sur terre, il devient donc impératif de les ordonner dans un système d’organisation afin que l’on puisse les reconnaître.
La systématique (également appelée taxonomie ou taxinomie) est la discipline scientifique qui s'occupe d'identifier et de classer les êtres vivants (ou fossiles). Y compris nous, les hommes, faisons parti de ce classement.
Le principe de la classification actuelle des êtres vivants repose sur le système de nomenclature et de regroupement initié par Linné au XVIIIe siècle. Pour classer les organismes vivants, on se réfère à des critères de ressemblances morphologiques et anatomiques

La systématique décrit, inventorie et classe donc toutes les espèces vivantes (et fossiles) du globe.
Les espèces (d’un genre) présentant des similitudes sont regroupées en famille. Les familles proches sont assemblées en ordre, dont l'ensemble forme la classe. La catégorie supérieure est le phylum et l'ultime rang de cette hiérarchie est le règne. Ceci peut être imaginer par plusieurs pièces (symbolisant le règne) dans lesquelles se trouvent plusieurs commodes ( que l’on associe au phylum) comprenant une multitude de tiroirs (la classe) comportant des boites (associé à la sous-classe),et ainsi de suite jusqu’aux espèces.

Illustration complète du système de classification en ordre hiérarchique :
  • Règne (Regnum) nous distinguons sur Terre plusieurs règnes dont le Plantae et l’Animalia
    Sous-règne (Subregnum)
    Superembranchement ou Superphylum (Superdivisio, Superphylum)
    • Embranchement, Division ou Phylum (Divisio, Phyllum)
      Sous-embranchement, Sous-division ou Sous-phylum (Subdivisio, Subphylum)
      Superclasse (Superclassis)
      • Classe (Classis)
        Sous-classe (Subclassis)
        Infraclasse (Infraclassis)
        Superordre (Superordo)
        • Ordre (Ordo)
          Sous-ordre (Subordo)
          Infraordre (Infraordo)
          Superfamille (Superfamilia)
          • Famille (Familia)
            Sous-famille (Subfamilia)
            Tribu (Tribus)
            Sous-tribu (Subtribus)
            • Genre (Genus)
              Sous-genre (Subgenus)
              Section (Sectio)
              Sous-section (Subsectio)
              Série (Series)
              Sous-série (Subseries)
              • Espèce (Species)
                Sous-espèce (Subspecies)
                Variété (Varietas) ou Race2
                Sous-variété (Subvarietas)
                Forme (Forma)
                Sous-forme (Subforma)
Les différents rangs en caractères gras (on en dénombre 7) sont les principaux rangs à retenir pour une classification simplifiée mais cohérente de toutes les espèces.

La classification des poissons récifaux

Après avoir abordé la méthodologie ayant permis la classification des différentes espèces vivantes, nous allons aborder une ramification qui aura pour finalité le fait que nous saurons tous reconnaître un blennie d’un gobi, c'est-à-dire identifier la famille d’un poisson par ses caractéristiques morphologiques.

Tableau récapitulant les principaux ordres des poissons

Super ClasseClasseSous ClasseOrdreSous Ordre
AgnathesMyxines
Myxiniformes

Céphalaspidomorphes
Pétromyzontiformes
GnathostomesChondrichthyensElasmobranchesHexanchiformes



Squaliformes



Pristiophoriformes



Hétérodontiformes



Orectolobiformes



Isuriformes



Carcharhiniformes



Squatiniformes



Rhinobatiformes



Rajiformes



Pristiformes



Torpédiniformes



Myliobatiformes


HolocéphalesChimériformes

OstéichthyensSarcoptérygiensCératodontiformes



Lépidosiréniformes



Coelacanthiformes


ActinoptérygiensPolyptériformes



Acipensériformes



Lépisostéiformes



Amiiformes



Ostéoglossiformes



Elopiformes



Anguilliformes



Saccopharyngiformes



Clupéiformes



Gonorhynchiformes



Cypriniformes



Characiformes



Siluriformes



Salmoniformes



Stomiiformes



Aulopiformes



Myctophiformes



Percopsiformes



Gadiformes



Ophidiiformes



Batrachoïdiformes



Lophiiformes



Gobiésociformes



Cyprinodontiformes



Béloniformes



Athériniformes



Lampridiformes



Béryciformes



Zéiformes



Gastérostéiformes



Indostomiformes



Syngnathiformes



Symbranchiformes



Scorpéniformes



PerciformesPercoïdés




Carangoïdés




Cirrhitoïdés




Mugiloïdés




Polynémoïdés




Labroïdés




Zoarcoïdés




Notothénioïdés




Trachinoïdés




Blennioïdés




Callionymoïdés




Gobioïdés




Acanthuroïdés




Scombroïdés




Stromatéoïdés




Anabantoïdés




Mastacembéloïdés




Éleotridés



Pleuronectiformes



Tétraodontiformes

Nous pouvons remarquer sur ce tableau que l’ordre des « Perciformes » est détaillé. En effet, c’est dans cet ordre là que nous trouvons la plus grosse partie des poissons pouvant peupler nos nano-récifs.

Les Perciformes

Pour vous situer l’ordre des Percifrormes :
  • Règne : Animalia
    • Sous Règne : Eumetazoa (Sous-Division : Bilateria)
      • Super Embranchement : Deuterostomia (Groupe : Pharyngotrèmes)
        • Embranchement (ou Phylum) : Chordata (Chordés)
          • Sous-Embrenchement : Vertebrata (Vertébrés)
            • Classe : Osteichthyes (poissons osseux)
              • Sous-Classe : Actinopterygii
                • Super-Ordre : Teleostei
Puis vient l’ordre des Perciformes ( voulant dire « poisson ressemblant à une perche »), qui est en fait l’ordre comprenant la plus grande variété et diversité d’espèces du règne animal. Il comprend pas moins de 20 sous-ordres, 150 familles, et plus de 8000 espèces.
Voici les quelques critères ayant permis de décrire les caractéristiques des membres de cet ordre (Ce sont donc les points communs qu’auront tous les Perciformes) :
Les perciformes possèdent tous des nageoires dorsales, anales et ventrales. Ces dernières ont toutes des rayons épineux formant une structures.
La nageoire dorsale est composée de deux parties (on dit qu’elle est bipartite). Les rayons épineux de la dorsale antérieure sont rigides alors que ceux de la postérieure sont mous. Les rayons mous sont ramifiés et flexibles. Alors que les rayons épineux sont simples et rigides.

De plus, il peut être observé régulièrement que les deux nageoires dorsales soient jointes. Autre observation des nageoires : la nageoire adipeuse (Petite Nageoire située en arrière de la dorsale molle, dépourvue de Cartilage) est absente.


Une autre caractéristique visible peut être énumérée : le corps du perciformes est recouvert d’écailles cténoïdes, c'est-à-dire qui sont des épines minuscules en forme de dents sur le bord de son champ postérieur ou sur la partie exposée. Ces petites dents (ou cténii) donnent une texture rugueuse à la surface des écailles lorsqu'on passe la main d'arrière en avant sur le corps du poisson .
Nous devons aussi préciser,mais ce n’est pas visible sans dissection du poisson, que la vessie natatoire des perciformes est close, elle n’est donc pas reliée au tractus digestif.

Tableau récapitulant les principaux sous ordres et familles des perciformes :

Sous-OrdreFamilleExemple le plus courant
PercoïdesAmbassidés

Acropomatidés

PseudochromidésPseudochromis diadema

GrammatidésGramma loreto

Percidés

Priacanthidés

Caristiidés

Arripidés

Sciénidés

Mullidés

Ephippidés

Scatophagidés

Scrombopidés

Symphisanodontidés

Polyprionidés

Dinopercidés

Centropomidés

Péreichtyidés

Moronidés

SerranidésLiopoproma eukrines

Callanthiidés

Opistognathidés

Plésiopidés

Notograptidés

Pholidichyidés

Cépolidés

Glaucosomatidés

Térapontidés

Banjosidés

Kuhliidés

Centrarchidés

ApogonidésPterapogon kauderni

Dinolestidés

Sillaginidés

MalacanthidésHoplolatilus purpureus

Labracoglossidés

Lactariidés

Promatomiidés

Ménidés

Léiognathidés

Bramidés

Emmelichthyidés

Lutjanidés

Lobotidés

Gerréidés

Hémulidés

Inermiidés

Sparidés

Centracanthidés

Léthrinidés

Némiptéridés

Monodactylidés

Premphérididés

Leptobramidés

Bathyclupéidés

Toxotidés

Coracinidés

Kyphosidés

Girellidés

Sciorpididés

Microcanthidés

ChaétodontidésChaétodon melannotus

PomacanthidésCentropyge bicolor

Enoplosidés

Pentacérotidés

Oplégnathidés

Icostéidés

Kurtidés

Scombrolabracidés
CarangoïdésNématistidés

Carangidés

Echénéidés

Rachycentridés

Coryphénidés
CirrithoïdésCirrhitidésOxycirrhites typus

Chironémidés

Aplodactylidés

Cheilodactylidés

Latricididés
MugiloïdésMugilidés
PolynémoïdésPolynémidés
LabroïdésCichlidés

Embiotocidés

PomacentridésAmphiprion ocellaris ou Chromis cyanea

LabriidésPseudocheilinus hexataenia

Odacidés

Scaridés
ZoarcoïdésBathymastéridés

Zoarcidés

Stichéidés

Cryptacanthodidés

Pholidités

Anarhicadidés

Ptilichthyidés

Zaproridés

Scytalinidés
NotothénioïdésBovichtyidés

Notothéniidés

Harpagiféridés

Bathydraconidés

Channichthyidés
TrachinoïdésChiasmodontidés

Champsodontidés

Trichodontidés

Trachinidés

Uranoscopidés

Trichonotidés

Créédiidés

Leptoscopidés

Percophidés

Pinguipédidés

Cheimarrhichthyidés

Ammodytidés
BlennioïdésTriptérygiidésHeleogramma maldivensis

DactyloscopidésDactyloscopus pectoralis

LabrisomidésMalacoctenus triangulatus

BlenniidésOphioblennius atlanticus

Clinidés

Chénopsidés
CallionymoïdésCallionymidésPterosynchiropus splendidus

Draconettidés
GobioïdésRhyacichthyidés

Odontobutidés

GobiidésCryptocentrus singapurensis
AcanthuroïdésSiganidés

Luvaridés

Zanclidés

AcanthuridésZebrasoma flavescens
ScombroïdésSphyrénidés

Gemphylidés

Trichiuridés

Scombridés

Xiphiidés

Istiophoridés
StromatéoïdésAmarsipidés

Centrolophidés

Noméidés

Ariommatidés

Tétragonuridés

Stomatéidés
AnabantoïdésBadidés

Nandidés

Pristolépidés

Channidés

Anabantidés

Bélontiidés

Hélostomatidés

Osphorémidés

Luciocéphalidés
MastacembéloïdésMastacembélidés

Chaudhuriidés
ÉleotridésMicrodesmidésNemateleotris magnifica


Les familles en gras sont les principales familles qui seront décrites dans des Nanozines à venir, elles comprennent les poissons compatibles avec nos bacs de petits volumes. Il peut être souligné que les Hippocampes ne figurent pas dans ce tableau, n’étant pas de l’ordre des Perciformes, ils seront décrits à part.

Sources :
Le Mergus,
http://www.cite-sciences.fr
http://vieoceane.free.fr/

Le Mespilia globulus

Rubrique : Vivant
Auteur :
N_Dadou
Niveau : Tous


Tout d'abord, un petit tour d'horizon afin de cerner la bête:

Classe:Echinoidea
Sous classe:-
Ordre:Temnopleuroidae
Famille:Temnoleuridae
Genre:Mespilia
Espèce:globulus
Nom scientifique:Mespilia globulus
Description:Linné 1758
Distribution:Indo-Pacifique des îles Maldives aux Fidji
Profondeur:-
Aspect:Diamètre de la couronne 6 cm ; diamètre avec les épines : 7,5 cm
Caractéristiques:Robuste - Se nourrit essentiellement d'algues dont les algues calcaires roses. Attaques envers les invertébrés faibles. Souvent recouvert de débris divers.
Multiplication:-

il fait parti des rares oursins qui est admissible en aquarium récifal sans trop de dégâts (en général). En effet cet oursin n'agresse généralement pas les coraux ni ne les bouscule... sauf exceptions ( certains prendront un malin plaisir à détacher certains coraux mous pour en faire leur ornement personnel cf la photo de l'un de mes deux globulus qui régulièrement va chercher une touffe de pachyclavularia pour le mettre sur son dos: élégance assurée...)

Il existe plusieurs dénominations dans le commerce le "red" et le commun, il s'agit de la couleur des épines.
Ces épines sont employées principalement pour le camouflage, la locomotion, et les buts défensifs. L'oursin se nourrit des herbes de mer, des algues, et de la matière organique en décomposition. A l'inverse de l'oursin diadème, il a peu d'impact sur les coralines.

anatomie de l'oursin

Les oursins se reproduisent sexuellement en déchargeant les oeufs ou le sperme dans la mer, où les oeufs sont fertilisés, cependant une reproduction en captivité reste très rare.


Il est capable de réparer des dommages à sa coquille, épines, pieds de tube, et pedicellarieae en régénérant de nouvelles, comme les autres oursins, il est au centre de nombreuses recherches, le vous invite d'ailleurs à visiter le site suivant ou vous pourrez voir une larve pluteus:
http://www-cbd.ups-tlse.fr/enseignement/formation/embryo/image.php?Id=12

Sources:
http://www.svtcollegevauban.com/documents/4e/Partie3_REPR/fecond/oursin/oursin.htm
http://www.recif-france.com/Database/3.htm

Le métabolisme des coraux mous

Rubrique : Vivant
Auteur : vonvon
Niveau : Débutant

Photo : jlc

Les coraux mous : ce sont des Alcyonacea (sous-classe des Octocorallaires, classe des Anthozoaires, embranchement des Cnidaires).
Photo : coupe du polype d'un octocorallaire
La circulation de l'eau :

La circulation de l’eau au sein des colonies coralliennes joue un rôle fondamental dans le métabolisme du corail : elle facilite la nutrition, permet les échanges gazeux et favorise les échanges de matière avec le milieu extérieur.

La circulation de l’eau chez les Octocoralliaires est assurée grâce aux cils, ces derniers sont situés à l’extrémité ventrale du pharynx (chaque polype possède un pharynx) et forment une gouttière. Cette gouttière bordée de cellules ciliées est destinée à assurer la circulation de l’eau dans la cavité gastrique et pourrait participer à l’ingestion de particules alimentaires. Les cils provoquent des mouvements à l’origine d’un déplacement d’eau appelé « courant ciliaire ».

Il existe deux courants ciliaires opposés plus ou moins puissants. On a d’un côté un courant inhalant provenant du siphonoglyphe, sillon situé sur le tube pharyngien ectodermique (stomodeum) de chaque polype permettant la communication entre la bouche et la cavité gastrique, et d’un autre, un courant exhalant naissant dans les filaments mésentériques dorsaux. Leur action conjuguée assure l’arrivée et l’expulsion d’une grande quantité d’eau dans les polypes tout en permettant aux particules nutritives de pénétrer et de ressortir de l’orifice buccal.
La nutrition :

Le comportement alimentaire des coraux dépend de la présence ou non de zooxanthelles dans leurs tissus. Ceux qui en sont dépourvus sont hétérotrophes, ils doivent trouver de la nourriture pour assurer leur métabolisme. Les coraux qui possèdent des zooxanthelles tirent profit de la photosynthèse de ces dernières, on dit qu’ils sont autotrophes. Pour la plupart des coraux mous rencontrés en aquariophilie ils sont mixotrophe, ils profitent à la fois des proies qu’ils capturent que de leur symbiose avec les algues.

La nutrition est assurée pour la presque totalité des espèces par de petits organismes planctoniques, cependant certains Octocoralliaires peuvent absorber nutriments et minéraux contenus dans l’eau ainsi que du mucus porteur de bactéries et de matières organiques.
Chez les coraux mous, la majeure partie du plancton absorbé est constituée par le phytoplancton (représenté par de nombreuses espèces d’algues comme les Diatomées et les Dinoflagellés). Concernant le zooplancton (plancton animal représenté par de petits crustacés et leurs larves ainsi que par les larves de mollusques, d’annélides et de poissons), les coraux mous ont une prédilection pour le plancton peu actif et présentent une incapacité à piéger des proies plus mobiles ; cela est très probablement dû à un manque d’efficacité des cnidoblastes (Sprung et Delbeeck, 1999).


La capture est assurée par le courant inhalant du siphonoglyphe et par l’extrémité des tentacules qui entraînent et immobilisent les proies par décharge de nématocystes par les cnidoblastes (appareil venimeux représenté par une cellule sécrétrice et sensorielle, voir aussi cet article : agression-du-corail).
La proie est rapidement triée par le polype : elle est rejetée ou rapidement acceptée traversant alors le pharynx en quelques minutes.
Les aliments subissent à ce niveau une première digestion extra-cellulaire grâce à la sécrétion glandulaire de protéases par des cellules spéciales : les cellules caliciformes.
La digestion se poursuit au niveau des filaments mésentériques ventraux et latéraux qui possèdent eux aussi un grand nombre de ces cellules.
Il existe une relation entre l’apparition et la croissance du nombre des zooxanthelles, d’une part, et la régression progressive des filaments mésentériques ventraux et latéraux, d’autre part (Pratt, 1905 ; d’après Grasse et al, 1987). Par exemple chez Lobophytum sp, les filaments mésentériques contiennent un grand nombre de cellules glandulaires et seulement quelques zooxanthelles ; chez Sarcophyton sp les filaments mésentériques sont plus petits, les cellules glandulaires moins nombreuses et les zooxanthelles plus abondantes ; chez Silunaria sp les filaments mésentériques sont très petits voir absents, les cellules glandulaires très rares et les zooxanthelles très nombreuses.

Décharge d'un nématocyste :

Importance des zooxanthelles :

Les zooxanthelles sont des algues unicellulaires appelées Dinoflagellés appartenant au genre Symbiodinium, à ce jour plus de 80 espèces différentes ont été identifiées et elles ne sont présentes que chez les coraux hermatypiques. Elles présentent un corps ellipsoïdaux ou sphériques de 7 à 14 µm de diamètre et de couleur brune. Les zooxanthelles possèdent un cytoplasme renfermant des vacuoles qui contiennent des réserves (surtout des lipides), des granules pigmentaires et des cristaux d’oxalate de calcium. Elles sont constituées par un grand corps d’assimilation (vacuole propre aux dinoflagellés symbiotiques), de nombreux chloroplastes situés à la périphérie, un pyrénoïde pédicellé relié à la face interne du chloroplaste par un court pédoncule (il contient la ribulose, enzyme responsable de la photosynthèse) et enfin le noyau.

Photo : zooxanthelles

Les zooxanthelles sont localisées au niveau de l’endoderme en position intracellulaire à raison d’une cellule végétale par cellule animale, cependant on a isolé chez certains coraux plusieurs zooxanthelles dans une seule cellule. Elles sont contenues dans une vésicule délimitée par une membrane de la cellule animale : la vésicule périsymbiotique. Elles sont plus abondantes au niveau des parties superficielles de l’animal : disque oral, cœnosarque et tentacules.
Selon les auteurs il y aurait entre 1.000.000 et 5.000.000 algues par cm2.

La densité des zooxanthelles et leur répartition dans les tissus sont variables, chez les colonies branchues elles sont moins abondantes vers l’extrémité des rameaux et chez les colonies lamellaires, ce sont les parties supérieures qui renferment le plus de zooxanthelles, les polypes en expansion le jour renferment d’avantage de zooxanthelles, notamment au niveau des tentacules. Cependant la lumière semble être le facteur le plus important, plus la colonie est soumise à l’intensité des radiations et de la proportion en UV plus la densité en zooxanthelles diminue (Stimson, 1997). Pour terminer, le nombre de symbiotes dépend également des besoins nutritifs et du métabolisme du polype, moins il est actif pour capturer des proies plus la densité en zooxanthelles est importante (Grasse et al, 1987).

Il existe différents pigments photosynthétiques :
- Chlorophylle a
- Chlorophylle b (rare)
- Chlorophylle c
- Caroténoïdes
- Phycobilines
Les caroténoïdes et les phycobilines jouent un rôle fondamental en permettant d’élargir le spectre des longueurs d’onde utilisables (Lesage et al, 2005).
La présence de plusieurs pigments différents permet aux zooxanthelles de s’adapter aux différentes conditions d’éclairement, aussi bien en terme de quantité que de qualité. Cela permet d’optimiser la captation d’énergie lumineuse quelle que soit la profondeur des colonies et les variations d’ensoleillement.
Tous ces pigments présentent un pic d’absorption maximale situé entre 408 et 705 nm, c’est à dire dans la bande bleue du spectre visible (Sprung et Delbeeck, 1996).Grâce aux pigments qu’elles renferment, les zooxanthelles pratiquent la photosynthèse.

Les zooxanthelles utilisent l’énergie lumineuse pour réaliser la photosynthèse. Elle se déroule en deux phases : la première est appelée phase claire et correspond à la transformation de l’énergie solaire en énergie chimique, la seconde est nommée phase obscure (car ne nécessitant pas de lumière) et permet de transformer le CO2 en glucide grâce à l’énergie produite lors de la première phase.
Le taux de photosynthèse dépend de l’intensité lumineuse, il croit avec cette dernière jusqu’à une valeur maximum au delà de laquelle il n’augmente pas et peut même diminuer (photoinhibition) (Schmitz et Kremer, 1977 ; d’après Grasse et al, 1987).

Les zooxanthelles consomment du gaz carbonique et synthétisent au contact du tissu corallien différents produits qui sont pour l’essentiel : du glycérol, du glucose, des acides aminés (essentiellement de l’alanine), et quelques autres acides organiques.

La symbiose est une association qui dure pendant au moins une partie du cycle biologique, entre deux ou plusieurs organismes spécifiquement distincts. Cette association conduit à la formation d’une nouvelle entité biologique : le symbiocosme.
On appel le plus grand des partenaires, l’hôte, et le plus petit, le symbiote.
Sur le plan physiologique, elle permet généralement une meilleure adaptation au milieu ; sur le plan génétique, elle peut être un moyen sophistiqué d’acquérir de nouveaux gènes par transfert latéral.

Concernant la symbiose corail/zooxanthelle, on parle d’endosymbiose car l’algue vit incluse dans une vésicule en position intracellulaire.
Lors de la reproduction asexuée, les zooxanthelles sont transmises via les tissus de la colonie mère.
Lors de la reproduction sexuée, les zooxanthelles sont ingérées en pleine eau par les stades larvaires.

Par leur activité photosynthétique les zooxanthelles libèrent de l’oxygène qui est utilisé par le tissu animal, ils jouent donc un rôle important dans le métabolisme du corail.
Le corail utilise certaines molécules produites par les zooxanthelles pour réaliser son métabolisme.
Les molécules organiques fabriquées par les zooxanthelles passent à travers la membrane de l’algue, qui leur est perméable, pour rejoindre le cytoplasme des cellules du polype. Des études ont permis d’identifier le passage à travers la membrane de glycogène et de lipides sous forme de granules (Patton et al, 1977 ; d’après Grasse et al, 1987).
Les zooxanthelles fabriqueraient aussi des vitamines et des hormones utilisées par le polype (Crossland et Barnes, 1977 ; d’après Grasse et al, 1987).
Elles jouent également un rôle dans la fabrication de l’ADN du polype à partir de la thymidine.
Les zooxanthelles peuvent fournir jusqu’à 98% des produits de leur photosynthèse à leur hôte. Elles permettent aussi l’élimination des déchets azotés et phosphorés du corail.

Photo : cytoplasme

En contrepartie, le métabolisme du polype produit des déchets qui sont utilisés en partie par les zooxanthelles.
Les produits qui transitent du polype vers les zooxanthelles sont les suivants :
- le gaz carbonique
- les composés phosphorés : les algues symbiotiques utilisent le phosphate produit par le polype afin de réaliser leur métabolisme protidique.
- les composés azotés
- l’acétate : c’est un produit du catabolisme de la cellule animale qui, à l’intérieur des zooxanthelles, est activé puis converti en acides gras dans les chloroplastes (Benson, 1984 ; d’après Sprung et Delbeeck, 1996).
Il faut également noter que le corail fournit une protection, au sein de ses cellules, aux zooxanthelles ; il leur permet ainsi d’éviter la prédation et de lutter contre l’action des sédiments.

Photo : chloroplaste
Bibliographie et origine des textes : Thèse Vétérinaire sur la physiopathologie des coraux (mai 2007, Julien Vimal)
NDLR : Chapeau bas l'artiste.
Liens :
http://nanozine.blogspot.com/2006/08/coraux-et-photosynthse-vus-sous-un.html
http://aquariocatss.free.fr/aquariophilie/Recifal-marin/Zooxanthelles.html
www.vet-lyon.fr/bib/fondoc/th_sout/dl.php?file=2007lyon025.pdf
http://nanozine.blogspot.com/2006/10/agression-du-corail-ou-comment-le.html
http://vieoceane.free.fr/paf/ficheb3.html

Une brêve histoire du récif

Rubrique : Vivant
Auteur : JLC
Niveau : Débutant

L’établissement, la construction d’un récif par les coraux hermatypiques puis son évolution nous aide à appréhender les différentes zones récifales pour tenter de reconstituer le plus fidèlement possible ‘un morceau de nature’ dans nos aquariums récifaux.

Naissance du récif fringeant
L’histoire d'un nouveau récif commence par une naissance, plus précisément de nombreuses naissances, lors de la reproduction sexuée des coraux. Nous savons que celle-ci à lieu une fois par an c’est un évènement remarquable. Les œufs fécondés deviennent des larves : Les planula. Les coraux sont en effet à cette étape de leur existence des organismes vivant en eau libre. Cette errance, au hasard des courants marins, permet l’essaimage de la colonie. Elle prend fin lors de la métamorphose adulte et transformation en polype. Les planula doivent avoir à ce moment un site propice pour se fixer. Il est indispensable qu'elles rencontrent par chance un substrat solide et correctement exposé pour survivre. Ce peut être le cas d’une épave, c'est plus surement celui de côtes rocheuses. Sur ce terrain propice commence un nouvel établissement de la colonie. Son développement se fait alors principalement par la croissance et le bourgeonnement asexué, celui observé en aquarium. Le jeune récif corallien, composé de multiples espèces, commence donc à croitre et recouvrir la roche en bordure de côte. Les colonies coralliennes forment un récif fringeant ou frangeant (cad en frange de la côte). Avec la maturité, la formation, composée de multiples variétés, présente la forme d'un tombant, appelé externe, orienté vers la mer libre. La croissance du récif se poursuit lentement vers le large, elle est finalement interrompue par la profondeur qui empêche les coraux hermatypiques de croitre par un manque de lumière. La lumière, via les zooxanthelles symbiotiques, est en effet une ressource trophique indispensable à la calcification. Ce type de récif frangeant s'observe actuellement en Mer Rouge.

Le platier
Le récif fringeant se développe donc jusqu'à la surface de l'eau, et les différentes colonies coralliennes commencent leur conquête du territoire vers le large. Tant que la profondeur d'eau permet le développement des espèces zooxanthellés, la croissance du récif se poursuit. L'épaisseur de la ceinture de corail augmente peu à peu jusqu'à constituer un platier. Le platier forme ainsi le sommet de la barrière corallienne. Son point le plus haut atteint souvent le niveau de basse mer et se retrouve même parfois à l’air libre. Le ressac alors qu’il recouvre la crête récifale, n’atteint plus les zones plus éloignées qui sont asséchées sous un ensoleillement intense. Le platier est un milieu proche des flaques laissées par la marée sur nos côtes. Ces conditions, très rudes, ainsi qu’un appauvrissement des ressources planctoniques, font que les colonies de coraux les plus anciennes, même exposées à la lumière solaire, finissent par mourir et se désagrègent. Cette érosion laisse place à un lagon, espace entre la côte et la barrière de corail vivante.

Le lagon
Le lagon est ainsi une sorte de lac au fond sableux, constitué d’aragonite, conséquence de la désagrégation des coraux morts, et de calcite due aux débris d'autres animaux (mollusques). Les squelettes des coraux continuent leur érosion et la profondeur du lagon témoigne de son ancienneté. Le biotope est ici très différent du tombant externe et de celui du platier. Ce lieu, plus calme, bien exposé au rayonnement solaire, est propice aux organismes incapables de résister à l’hydrodynamisme du ressac et aux conditions extrêmes du platier. Des passes se forment pour relier le lac interne et la mer libre. Ces passes sont soumises à des courants de marée pouvant être assez violents. Ces passes permettent la communication entre le lagon et la mer libre, elles contribuent activement aux échanges entre ces deux mondes. Par exemple : Les poissons juvéniles profitent d’un milieu adapté à leur croissance. Les algues, essentiellement les herbiers de phanérogames, se développent et sont favorables à l’expansion d’une faune particulière. Ces herbiers sont aussi prolongés par des mangroves (forêts de palétuviers) essentielles à la reproduction de multiples espèces.

L’atoll
L’atoll est un cas particulier d’érosion d’une île, généralement d’origine volcanique, propice à la constitution d’un récif fringeant. L’érosion fait que l’île s’enfonce progressivement dans l’océan. Le corail est alors poussé à se développer vers la surface pour compenser l’enfoncement de l’ile. Lorsque la croissance des colonies coralliennes suffit à balancer l’érosion, un lagon de très grande taille se forme et donne cette forme caractéristique d'iles comme les Maldives.

De multiples niches écologiques
Le récif est un biotope remarquable au sein desquels la vie s’épanouie sous de multiples formes. Bien que pour chaque organisme la survie soit individuelle, l’ensemble des espèces atteint une incroyable biodiversité où chacun à un rôle à jouer. Il y a un biotope récifal global composé de multiples niches où les interactions et échanges sont nécessaires et réciproques. Ces multiples zones aux caractéristiques spécifiques sont soumises à différentes conditions physiques : Forces et amplitudes des marées, du ressac, de l’ensoleillement, de la température, de la nature du fond, etc. Un lagon possède un tombant interne (coté de la barrière de corail orienté vers la côte) dont les coraux les plus fragiles et graciles sont les hôtes. Des plots de corail éparses dans le lagon, le tombant externe, le platier, l’herbier de phanérogames, la mangrove sont autant de biotopes, ou plutôt de ‘niches écologiques’. Les espèces animales et végétales, s’adaptent et modèlent ainsi autant de petits écosystèmes dont nous devons nous inspirer dans la réalisation de nos aquariums récifaux. Car, même si la plupart des organismes possèdent une aptitude d’adaptation, il est assez raisonnable de reproduire les caractéristiques écologiques d’un de ces micro habitats pour conserver dans de bonnes conditions les espèces typiques d’un milieu.